de l'huile sur le feu:
L'heure est à la publication des
rapports des missions
d'observations des élections
2011 en République
démocratique du Congo. Après le
Centre Carter, c'est le tour de
l'archevêque métropolitain de
Kinshasa, Cardinal Laurent
Monsengwo Pasinya de faire sa
déclaration. Plus qu'un pavé
dans la marre, des observateurs
considèrent que le prélat a
plutôt jeté de l'huile sur le feu.
Cette déclaration aux allures de
prise de position s'apparente à
un appel visant à envenimer
davantage la tension perceptible
au sein de la classe politique.
L'on se souviendra que l'Eglise
catholique du Congo s'était
abstenue de faire une
quelconque déclaration sur la
publication des résultats des
élections présidentielle et
législatives tant que la
Commission électorale nationale
indépendante, CENI, ne se serait
pas exprimée. Depuis le 9
décembre 2011, c'est chose
faite.
Face aux exigences du maintien
de l'ordre public, il est à craindre
que le sang ne coule, une fois de
plus pour rien en République
démocratique du Congo. L'appel
à l'apaisement aurait été la voie
recommandée en vue de
consolider la démocratie et la
cohésion nationale.
Malheureusement, l'option prise
par l'archevêque de Kinshasa
contribue à l'éloignement à ces
vertus républicaines.
Voici, dans son intégralité, la
déclaration du Cardinal
Monsengwo Pasinya
Déclaration du Cardinal
Laurent Monsengwo Pasinya
sur l'élection présidentielle
en RDC
Mesdames et Messieurs de la
Presse,
1. Dimanche 4 décembre 2011, la
CENCO dans une conférence de
presse et moi-même à l'Eglise
Sainte Anne avons dans un appel
demandé à la CENI que soit
proclamée impérativement la
vérité des urnes.
2. A cet effet, comme souhaité
par le peuple, la CENCO a publié
les conclusions de son
observation et de plusieurs
observateurs nationaux et
internationaux. Toutes ces
observations posent
sérieusement une question de
crédibilité de cette élection,
comme vient de l'attester le
rapport du centre Carter.
3. A l'analyse des résultats
rendus publics par la CENI ce
vendredi 9 décembre 2011, il y a
lieu réellement de conclure que
ces résultats ne sont pas
conformes à la vérité ni à la
justice. Comment, par exemple,
comprendre que le 6 décembre,
Monsieur TSHISEKEDI qui avait
5.927.728 voix sur 17.329. 137
suffrages exprimés, ait le 9
décembre 5.863.745 voix sur
18.144.154 suffrages ? Il perd
par conséquent 64.000 voix
alors qu'on venait d'ajouter
34.000 bureaux ...
4. Mais puisque les résultats sont
provisoires et doivent être
confirmés par la Cour suprême
de justice, nous demandons aux
contestataires d'interjeter appel,
de recourir aux voies de droit et
de ne pas se livrer à la violence.
Dix-huit morts pour des
élections, c'est trop !
5. Dans ce cadre, l'Eglise est
moralement tenue à offrir son
aide à la justice pour établir la
vérité des urnes là où ont été
ses observateurs. Que la Cour
suprême se sente donc en
conscience interpellée par le
peuple Congolais tout entier.
Fait à Kinshasa, le 12 décembre
2011
+ L.Card. MONSENGWO PASINYA
Archevêque métropolitain de
Kinshasa
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