Colombe épouvantail
Là sous mes pieds, elle gisait
Encore animé, il y a quelque secondes
Ce corps inerte semblait me juger.
« Avançons ! » me disait le chef de la bande.
Et même à quelque pas loin de là,
Ma conscience m’interpellait.
Elle ne me connaissait pas,
Ses enfants non plus.
Son regard sans cesse s’imposait à moi chaque fois que je fermais les yeux.
Il y a bien longtemps que je ne dors plus.
Les ordres, je me devais de les exécuter étant silencieux.
Elle avait perdu son honneur
En même temps que sa vie.
On se battait pour l’honneur.
Étions-nous des soldats ou des bandits ?
L’auteur de toutes ces horreurs.
Nous étions contents d’être en vie.
On brandissait le drapeau
Aussi fier que des libérateurs.
On multipliait des tombeaux
Le genre de film où l’on n’aimerait vraiment pas être acteur.
On était le bras de la politique.
Nos frères, nous combattaient pour leur sol.
Nos actes n’avaient rien d’éthique.
Mais la justice était notre parasol.
Je me souviens d’avoir prêté serment.
Paix justice travail.
Dégouté de ce que nous sommes vraiment.
La colombe que l’on brandit n’est qu’un épouvantail.
Colombe épouvantail, un poème de Celena Ngoy
À lire aussi, du même auteur :
- Maman - Celena Ngoy
Là sous mes pieds, elle gisait
Encore animé, il y a quelque secondes
Ce corps inerte semblait me juger.
« Avançons ! » me disait le chef de la bande.
Et même à quelque pas loin de là,
Ma conscience m’interpellait.
Elle ne me connaissait pas,
Ses enfants non plus.
Son regard sans cesse s’imposait à moi chaque fois que je fermais les yeux.
Il y a bien longtemps que je ne dors plus.
Les ordres, je me devais de les exécuter étant silencieux.
Elle avait perdu son honneur
En même temps que sa vie.
On se battait pour l’honneur.
Étions-nous des soldats ou des bandits ?
L’auteur de toutes ces horreurs.
Nous étions contents d’être en vie.
On brandissait le drapeau
Aussi fier que des libérateurs.
On multipliait des tombeaux
Le genre de film où l’on n’aimerait vraiment pas être acteur.
On était le bras de la politique.
Nos frères, nous combattaient pour leur sol.
Nos actes n’avaient rien d’éthique.
Mais la justice était notre parasol.
Je me souviens d’avoir prêté serment.
Paix justice travail.
Dégouté de ce que nous sommes vraiment.
La colombe que l’on brandit n’est qu’un épouvantail.
Colombe épouvantail, un poème de Celena Ngoy
À lire aussi, du même auteur :
- Maman - Celena Ngoy
Je connais quelques personnes talentueuses, la plupart sont des hommes. Ce texte est produit par une femme, et elle est plus que talentueuse. Bravo !
RépondreSupprimerMerci beaucoup LE MARC, c'est tellement touchant venant dund grand comme toi .
SupprimerFélicitations Celena. C'est un texte vraiment intéressant et intelligent
RépondreSupprimerFascinant. Ça m'a donné l'air de lire une nouvelliste. J'attends juste la suite de cette histoire.😊 Si seulement tu penseras faire des micro-nouvelles un peu comme #Tony_Elebe
RépondreSupprimerBravo Celena