Fady Ambroise

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samedi 17 novembre 2018

275 JOURS & CONTRACTIONS - PARTIE II (pas en mai !), Tony ELEBE et Fady-Ambroise DIBAYA


275 JOURS & CONTRACTIONS, 
Une nouvelle de Tony ELEBE Ma Ekonzo et Fady-Ambroise DIBAYA W.


PARTIE II : Pas en mai !

La joie d’une mère, d’un père, n’est-elle pas de voir sa progéniture emprunter les mêmes voies, assumer les héritages et triompher bien mieux des épreuves, poursuivant ainsi l’œuvre de consolidation entamée, et assurant la bénédiction du sang, de génération en génération ? Mon fils, ma fille, c’est là le plus grand des cadeaux que tu puisses nous faire, à nous qui t’avons fait être parmi les vivants…

***

Les lits étaient séparés par des rideaux. Mon épouse occupait le premier lit, tout près de la porte d’entrée. Tant mieux !, me disais-je. Le moment venu, cela facilitera le transfert vers la salle d’accouchement. Là, dans la salle de travail, les émotions sont partagées et les solidarités spontanées. On entend, à tour de rôle et parfois à l’unisson, les hurlements de ces femmes qui toute leur vie durant ont soupiré après ces moments qui à l’instant les répugnent ; tant la douleur de l’enfantement leur est insupportable. Chacune a son humeur, ses sauts d’humeur. La même scène se répète à l’infinie : étouffement, cris, hurlements, au rythme des contractions, et ce besoin incontinent de déféquer. Sans retenue ni tabou, elles étalent leurs envies et leurs douleurs... L’heure n’est pas aux mièvreries, l’heure est à la vie.

Il est midi ! Mon épouse s’impatiente. Le col n’a pas évolué, mais est désespérément resté à un 1 cm, bien loin des 10 cm requis pour que soit ordonné son transfert en salle d’accouchement. Quant à moi, je lui raconte des histoires drôles pour la calmer, la réconforter et, en même temps, dissiper ma propre inquiétude. Stella rit. Entre douleur et contraction, elle rit. Me voilà un peu soulagé… Les médecins font des rondes pour s’enquérir de l’état des patientes et de leurs grossesses. Elles ont parfois l’impression d’être des rats de laboratoire, tant les médecins, sages-femmes et internes disertes sur leurs cas, souvent en leurs présences, diagnostiquant et prescrivant les traitements appropriés. 

Cela fait plus de 12 heures que nous sommes là. Nous décidons alors d’en informer la famille. Rapidement, Mima sa sœur arrive dans l’après-midi, suivie de nos mères respectives. Après une brève prière, ma belle-mère prend congé de nous pour se rendre à l’hôpital Saint-Joseph où une autre de ses belles-filles s’apprête aussi à donner vie. Quant à moi, je profite du sûr renfort de garde pour partir au boulot, y faire acte de présence et y décanter les situations d’urgence.

Le soir, de retour à l’hôpital, Stella attend toujours sa délivrance. Je la trouve dans la cour intérieure de l’hôpital, faisant courageusement les 100 pas sous l’œil vigilant de Mima, tandis que ma mère sieste sur une banquette en béton inconfortable de la salle d’attente à l’entrée de la maternité. Le col n’a toujours pas évolué. Je m’agace, m’inquiète, interroge et tempête un peu contre le personnel médical, sans raison cohérente... En fait, debout depuis 3 heures du matin, je suis complètement exténué. L’adrénaline qui m’a tenue en éveil de la nuit profonde à l’aube obscure, jusqu’au zénith rayonnant, a fondu comme un bloc de glace. Revenu à la normalité, je commence à sentir le poids de la fatigue…

− Tout est sous contrôle, monsieur, nous avons la situation en main. Votre épouse devrait accoucher sous peu dans les meilleures conditions, me disent les femmes-sages pour que je ne cède pas à la paniquer, tandis que ma mère me ravigote et me demande de rentrer me reposer à la maison.

Il est 22h quand je rejoins mon domicile, affaibli, affamé mais sans appétence. Owr ne viendra pas en mai ! Nous avions pourtant cru qu’elle naîtrait le mercredi 31 mai 2018, date du premier anniversaire de notre mariage coutumier. Mais hélas, le bébé avait son planning différent de nôtre. Je m’endors sur le canapé du salon, après un coup de fil à l’hôpital et une prière, …

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5 commentaires:

  1. une histoire qui a touché mon cœur oubliant même mon travail m'imaginant ce jour si précieux en attente d'un enfant pressé de le prendre dans les bras mais le destin en a décidé autrement .suis en attente de la suite courage à vous

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    1. Merci Lydia, et merci de t'abonner par mail pour recevoir la nouvelle dès qu'elle sera mise en ligne.

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  2. La femme sur la photo de la plage, c'est moi, cette photo n'est pas libre de droit, elle a été volée à ma photographe pour la mettre sur Pixabay.

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