Fady Ambroise

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samedi 15 juillet 2017

Un vendredi pas comme les autres

Chaque vendredi c'est presque pareil, on se lève, on mange après s'être lavé, on sort pour l'égliseaprès quelques salutations à la famille, on rentre dormir. Mais celui-ci était différent (14/7/2017). Est-ce un vendredi 13? 

Après culte, nous nous sommes rendus à l'arrêt de "Lemba-terminus" pour prendre un taxi de victoire et rentrer à la maison après quelques courses.
Credit photo: Radio Okapi

Il était 19 heures passées quand on s'est décidé ma femme et moi de prendre le bus "Esprit de vie". Avec la nouvelle imprécise tombée dans les après-midis (oh mascarade, oh Kamwena, tantôt Ne Muana, etc), qui n'était pas pressé de rentrer chez soi ? Ou prendre le risque d’entrer dans un taxi-ketch (kaka boye)?
Une fois dans le bus je remarque que la majorité était en Uniforme. Dans un bus ?
Détendez-vous ! Pas des militaires, sûrement qu’ils avaient une fête comme c'est vendredi, ou plutôt un groupe de chorale vu qu'ils étaient habillé en un même pagne (belle couture en passant).

4 chaises en face de nous nous séparaient du chauffeur, à côté de lui étaient assis deux types celui du milieu juste après lui habillé en survêt assorti avec le climat se confondait avec les clients, c'est après cet incident que j'ai compris qu'il faisait partie de l'équipage.

On avance avec le bus et entre temps je tiens compagnie à mon épouse en parlant de je ne sais plus de quoi. Mais chose étonnante est que personne n’a fait allusion à l’évènement qui a eu lieu au marché central (un groupe de gens non-identifié s’est attaqué à l’administration du marché, causant des morts dont l’administratrice et son garde du corps). La pauvre, ses enfants apprendront comme nous autres sur les réseaux sociaux que leur mère est décédée et ne rentrera plus, en s’apercevant que la personne étalée sur cette table couverte des sangs s’agit de leur mère dont la fonction est mise en commentaire tantôt comme légende.

 Je descends sur "mosquée" !
- J'ai bien dit, "mosquée" !
- Mais ça veut dire quoi ? C'était le client juste derrière moi qui reprochait au "receveur" que l'itinéraire n'est pas respecté. Le bus devait partir à Victoire via "Bondeko" et non 1ère rue comme le fait le chauffeur. Ce dernier continuait à faire sa sourde oreille et entre temps on était déjà vers la 3ème rue et tard de satisfaire le client en plus, il était seul qui descendait en route.
Le jeune homme se ressaisit en se disant qu'il paiera soit rien, soit la moitié du billet vu qu'il devra descendre à l'entrée de l’avenue Victoire et prendre un autre transport jusqu'à son arrêt. Une fois-là, le chauffeur veut encore s'amuser à continuer son chemin. Ce n'est qu'après qu'il ait crié que le chauffeur s'est arrêté. Mais le jeune homme décida de ne pas payer sous les commentaires des passagers et se dirige vers la porte de sortie que le "receveur" bloquait pour ne pas le laisser sortir sans payer et le bouscule.

Le chauffeur redémarre le bus pendant que le jeune homme tente de sortir malgré les efforts du "receveur", c'est tout le bus qui crie sur ce dernier et son chauffeur pour qu'il arrête le véhicule et laisse partir le Monsieur. Le bus s'arrête, Dieu merci personne n'est tombé, le jeune homme parvient à sortir, le chauffeur avance vers lui pendant que le receveur l'empêchait de partir. Le chauffeur qui venait comme pour apporter le calme, décide de brutaliser à son tour le jeune homme en lui obligeant de payer son billet. Les gens deviennent impatients, le pauvre était seul, je me décide alors d'intervenir, peut-être qu'avec ma cravate ils m'écouteront...

Pendant que je me lève, je pouvais entendre la voix de ma chère épouse me dissuader de me lever. Mais c'est plus fort que moi, cette volonté d'aider quelqu'un en détresse. Je n'avais pas du Bruce Lee en tête, mais juste essayer d'entendre raison aux 2 parties.
Je descends du bus et c'était à 2 doigts de se battre. Me voilà au milieu des menaces, pendant que j'essaie de raisonner le chauffeur, un coup est lancé (dans le vide, zéro victime). Mais je l'impression que le jeune homme à fait tomber quelque chose, je décide de reculer et de les calmer sans me compromettre.
Une cliente décide de payer pour lui afin que le bus redémarre, mais c'était sans effet, le type en survêt à côté du chauffeur l'auteur du coup raté s'était déjà décidé d'intervenir. Et c’est les démonstrations des postures. Le jeune homme en posture des boxeurs, sûr de lui avec un avantage d'un coup avec puissance sur le chauffeur était déjà prêt pour la bagarre. Malgré sa tension, je me dirige vers lui, le raisonne et il décide de traverser la rue et rentrer chez lui. Les clients, le chauffeur, son équipage et moi, regagnâmes le bus et il se mit en route.

Quelques secondes après m'être installé, je sens que mon bras droit est léger, je m’observe et réalise que je n’ai plus de montre…

Je t’avais prévenu

A travers les vitres, je regardais la route avec un air déçu. Aucun courage de dire au conducteur d’arrêter le véhicule. Je réfléchissais à comment annoncer à ma femme que j’ai perdu ma montre. Je pouvais imaginer sa tête me disant " je t’avais prévenu" !
Son regard en disait déjà beaucoup après lui avoir informé.  Le regret d’être intervenu m’animait, je me consolais en me disant que ce que j’avais fait, était juste, malgré que quelques passagers me reprochaient d’être intervenu. Il fallait les laisser se battre me disaient-ils, " baza mibali, il faut heure moko pe komekana". 

Ne faut jamais regretter un bon geste posé quelque soit le résultat en retour. On ne fait pas du bien autour de nous en espérant leurs récompenses. « C’est la bénédiction de l’éternel qui enrichit ».

Dans mes airs de chien battu, la déception d’être victime pendant l’accomplissement d’un acte juste, j’aperçois le Monsieur à côté du chauffeur manipuler un objet semblable à une montre. Je me redresse pour mieux voir, et là je remarque que c’est une montre dans ses mains. Les doutes et l’espoir m’envahissent, est-ce bien la mienne ? M’interroge-je, je me lève avec courage en voyant la marque "SWATCH" sur cette montre (quelle vision d’aigle ?).

Receveur ! moi qui m’adressais au receveur d’un ton élevé pour qu’il demande au Monsieur de se retourner vers moi.
- Peux-tu dire au Monsieur à côté du chauffeur de se retourner ? Le monsieur se retourne.
- Lui, Oui…
- Donne-moi la montre dans tes mains !
Il me remet la montre sans tousser et se retourne comme si de rien n’était. Il avait récupéré la montre une fois qu’elle était parterre comme un trophée de batail pensant que ça appartenait au client fâché. Quelle déception ! Mdr.

Quelques minutes d’après, on était sur victoire, je descendis heureux que mon acte ait été récompensé. Le gars qui avait pris mon Swatch au lieu de rester tranquille, sort sa tête par la fenêtre et me dit avec un sourire jaune, "Patron, ezalaki montre na yo (c’était ta montre) ? "
Sans le regarder on continuait notre chemin pendant que ma femme en rigoler.

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