En tant que
catégorie sociale, la jeunesse constitue une donnée structurante majeure, tant
du point de vue de son poids démographique que de son implication active dans
l’ensemble des sphères de la vie politique, économique et sociale du Congo.
La jeunesse congolaise face a ses responsabilités!
Étant donné que plus de la moitié de
la population a moins de 16 ans, dans la perspective d’un développement et
d’une urbanisation croissante, il faut s’attendre, dans les années à venir à
une transition démographique qui mettra les jeunes au centre des défis et
enjeux, notamment dans le processus de démocratisation du pays. Le
développement de la jeunesse est entravé par plusieurs facteurs qui sont entre
autres : le dysfonctionnement des cadres institutionnels caractérisé par la
mauvaise coordination des associations de jeunesse et de sports, l’insuffisance
et la non diffusion de textes existants, l’insuffisance ou le mauvais état des
infrastructures et équipements socio-éducatifs et sportifs, le chômage…
Le cas du chômage par exemple donne
à réfléchir. Parce qu’être jeune et chômeur est considéré aujourd'hui comme
vivre une angoisse permanente quant à son avenir et renoncé à une vie stable et
harmonieuse. C’est ce qui fait que la question de l’emploi et d’insertion
socioéconomique reste la préoccupation majeure face à la montée croissante du
chômage et du sous-emploi qui touchent particulièrement les jeunes, les femmes
et les personnes handicapées. Pourtant, cette couche à la fois marginalisée,
convoitée, exploitée et manipulée constitue le devenir et l’avenir de la RDC.
Mais en fait
comment la jeunesse Congolaise peut-elle participer activement au processus de
démocratisation du pays?
En effet, la participation de la
jeunesse Congolaise à la consolidation de la démocratie est symptomatique de
deux (2) avantages majeurs, à savoir : d’abord en tant électrice, la
jeunesse contribue au développement en œuvrant pour la tenue d’élections libres
et transparentes qui aboutissent au choix d’hommes et de femmes honnêtes et
responsables, capables de faire opérer les mécanismes d’une bonne gouvernance.
Ceci symbolise son rôle de suivi et de supervision dans le processus électoral.
Ensuite, en tant que citoyens éligibles, les jeunes Congolais constituent une
masse importante indiquée à instaurer un exercice de démocratie participative
dans notre pays. Car, pendant longtemps instrumentalisée, la jeunesse n’a servi
que de moteur de campagne à de politiciens véreux insoucieux du devenir de
leurs communautés et de leur pays. Utilisée comme telle, elle parait comme une
caisse de résonance, au lieu d’assurer sa vraie fonction d’acteur dans le
processus de consolidation des actes démocratiques, gages du progrès social et
économique et créateur de croissance pour le développement. Malgré les milliers
des jeunes qui sortent des universités chaque année, l’Etat n’arrive toujours
pas à trouver des voies et moyens pour employer ces ressources intellectuelles.
Ce manque d’emplois et d’initiatives, constituant un facteur de blocage du
processus de développement économique, encourage les jeunes à participer à tout
mouvement leur permettant de survivre. Il s’agit notamment de l’adhésion dans
des associations de jeunes, assister à des mouvements politiques, faire la
délinquance, les vols à main armée…
C’est ce qui conduit aussi les
jeunes de la RDC à un usage plus accru de leurs droits de citoyenneté par la
création d’une multitude d’associations de jeunesse à vocation de développement
mais le plus souvent sans impact réel.
Étant une frange sociale dynamique
capable de faire opérer des changements positifs, les jeunes sont aussi de
véritables acteurs de la transformation de la conscience sociale en une forme
de conscience politique dynamique apte à susciter un meilleur fonctionnement de
réformes profitables à la mise en place d’institutions saines et fiables,
garantissant le fonctionnement d’une démocratie nationale indiquée pour les
citoyens de la RDC.
En tout cas, la Jeunesse ne devrait
plus servir d’instruments anachroniques de conquête du pouvoir, elle ne mérite
non plus une école comme celle aujourd'hui ; elle ne doit plus que jamais
être contrainte à l’immigration. Une contrainte due non seulement à une
mauvaise gouvernance (corruption, délinquance financière, impunité, pauvreté,
chômage…), mais aussi et surtout due à une mauvaise définition de la politique
d’emploi en RDC qui met l’accent sur des aspects aux contours plus que flous en
lieu et place du mérite des candidats . Les jeunes ont perdu leurs repères
devant l’inexistence de valeurs reconnues, promues et partagées par toutes les
composantes de la société. L’absence de modèle, la perte des repères, la
dévalorisation de l’effort des jeunes, la promotion des médiocres font que les
jeunes s’identifient à des valeurs étrangères, sans consistance, véhiculées
dans les Technologies de l'Information et de la Communication, les séries
télévisées, les journaux, les films etc.
Quand on regarde l’état de sa
participation aux dernières échéances électorales de 2011, la jeunesse ne se
réjouit point de sa présence sur les listes de candidatures des partis
politiques et des candidats indépendants. Néanmoins, c’est incontestablement,
une avancée significative qui se trouve aujourd'hui renforcée par l’implication
de cette même jeunesse au processus de démocratisation à travers des
associations de jeunesse sur le plan local, national voire international.
Certes les problèmes de la jeunesse
constituent une équation difficile à résoudre, mais les jeunes aujourd'hui
seront amenés à jouer un rôle social spécifique qui peut du reste revêtir des
formes différentes dans la société dont l’objectif social par excellence
aujourd'hui serait la quête de la richesse matérielle, l’enrichissement. Les
uns sont mus par la quête de l’enrichissement, et toutes leurs actions y
compris leurs pensées les plus secrètes tendent vers ce but ; les autres ne
fixent comme objectif à leur action quotidienne qu’à la survie, même s’il leur
arrive de rêver de valises d’or et d’argent.
Malgré cela, cette couche ne doit
pas du reste attendre que les solutions tombent du ciel. Les jeunes doivent
activement participer à la recherche des solutions et prendre leurs
responsabilités sur certaines questions dont ils sont acteurs ou victimes.
Ceci, en cherchant à comprendre comment accompagner les jeunes vers des valeurs
de promotion collective et individuelle.
Un article de Jean Félix Mwema Ngandu
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Jean Félix |
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